Connaissez-vous le surnom des bâtiments et monuments marseillais ?

Certains bâtiments et monuments marseillais, passés et présents, ont eu droit à leur petit surnom de la part des habitants. À travers ces sobriquets, parfois étonnants, les Marseillais expriment leur humour, leur étonnement ou tout simplement leur affection pour leur patrimoine. Parmi les surnoms ci-dessous, saurez-vous reconnaître les bâtiments et monuments marseillais qui se cachent derrière ? Réponses et explications ci-dessous.

- Les Champs-Élysées marseillais
- La Maison du fada
- Le bateau bleu
- La ZIP tower
- Cul vers mer
- Les radiateurs
- L’enrhumeur
- La Tour Eiffel
- La machine du malin


REPONSES:

 

Les Champs-Élysées marseillais : la Canebière

Peu de difficulté sur ce premier surnom qui, comme le terme de « Champs-Élysées » le laisse deviner, fait référence à une grande artère de la ville. L’appellation a été donnée à la Canebière de par sa nature de lieu de commerce depuis le 19ème siècle et de par sa renommée mondiale et populaire.

La Maison du fada : la Cité Radieuse

Beaucoup connaissent également le second surnom, après « Le Corbusier », de la Cité Radieuse. Pour en connaître l’origine, il faut expliquer l’histoire de cette résidence hors-norme de 337 appartements et de 21 chambres d’hôtel. Édifiée entre 1947 et 1952 par l’architecte Le Corbusier, elle avait pour but de concrétiser une nouvelle forme de cité à une époque où la France, sortie de la guerre, manquait de logements sociaux. C’est ainsi que l’État passa commande à l’architecte non pas d’une simple résidence, mais d’une vraie unité d’habitations comprenant, outre les appartements et l’hôtel, des boutiques, des équipements sportifs, médicaux et scolaires. L’innovation de cette construction a amené certains Marseillais à la surnommer « la Maison du fada » tant ils trouvaient ce bâtiment peu normal.

Le bateau bleu : le siège du Conseil départemental

Si depuis 2015, les nouvelles appellations ont voulu que le siège du Conseil général se nomme aujourd’hui siège du Conseil départemental, il n’en a pourtant pas perdu son surnom de « bateau bleu ». Un sobriquet qu’il doit à ses façades composées de rideaux couleur bleu outremer. À l’instar de la Cité Radieuse, le conseil départemental a défrayé la chronique au moment de sa construction, au début des années 1990, beaucoup de Marseillais jugeant son aspect extérieur trop excentrique.

La ZIP Tower : la Tour CMA CGM

Située dans le quartier d’Euroméditerranée, la Tour CMA CGM est le plus grand immeuble de grande hauteur à usage de bureau de Marseille. Son surnom de « Zip Tower » provient de certains habitants de la Joliette qui voient dans sa forme une fermeture éclair !

Cul vers mer : la statue de David

Réplique du David de Michel-Ange qui se trouve à l’académie des Beaux-Arts de Florence, le David marseillais trône tout près des plages du Prado. De par sa posture dos à la mer, les vieux Marseillais l’appelaient « Cul vers mer », en référence à la statue « Le génie de la navigation » de Toulon qui, elle, est nommée « Cul vers ville ». Un surnom qu’elle doit à un jeu de mots entre le nom de l’amiral Cuverville, désigné au commandement de l’escadre de la Méditerranée en 1895, et sa position face à la mer et donc le postérieur tourné vers la ville.

Les radiateurs : La Rouvière

Construite à partir du début des années 1960, la Rouvière est composée de sept énormes bâtiments qui regroupent plus de 2 200 logements et 8 000 habitants. Vues de loin, les façades blanches et leurs fenêtres donnent l’impression que la résidence est dotée de grilles, d’où ce surnom de « radiateurs » attribué par certains Marseillais.

C’était avant…

Ces surnoms ne sont plus d’actualité aujourd’hui car les monuments n’existent plus ou ont changé. Mais pour croître toujours plus sa culture marseillaise, il est bon de les connaître :

 

L’enrhumeur : le stade Vélodrome

Avant qu’il ne soit doté d’un toit, le stade Vélodrome disposait d’une architecture évasée, sans toiture ni résonance acoustique. Des caractéristiques qui lui ont valu le surnom de « l’Enrhumeur », attribué par le Marseillais Rolland Courbis, ancien footballeur devenu animateur radio.

La Tour Eiffel de Marseille : le pont transbordeur

Inauguré en 1905, le pont transbordeur n’aura vécu que 39 ans à Marseille avant d’être détruit par l’armée allemande en 1944. Il permettait de passer d’une rive à l’autre du Vieux-Port en empruntant une nacelle suspendue à l’armature métallique du pont. Certains l’ont surnommé la Tour Eiffel de Marseille de par son statut d’emblème de la ville et ses deux grandes tours de fer. Un projet de remake d’un pont transbordeur à l’entrée du port est d’ailleurs à l’étude.

La machine du malin : le funiculaire

Auparavant, il existait à Marseille un funiculaire pour monter à Notre-Dame de la Garde. Cet ascenseur hydraulique faisait tellement de bruit que les riverains l’avaient surnommé « La machine du malin ». Malgré ce bruit infernal, les Marseillais s’étaient attachés au funiculaire jusqu’à en regretter sa démolition en 1967, après 45 ans de fonctionnement, en raison d’une utilisation trop faible.